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Publié le 09 - 10 - 2018

    Université d'automne de la CFE-CGC : retour sur la journée de mardi

    L’Université d’automne de la CFE-CGC s’est ouverte hier, pour trois jours à Deauville (9-11 oct). La soirée a été consacrée au thème « Entreprise : entre fiction et réalité, le travail de demain ? ». 

    Deux auteures de science-fiction, Li-Cam et Catherine Dufour, sont venues présenter les « signaux faibles » de l’entreprise du futur : une entreprise aux prises avec le Big Data et la gestion des données, l’intelligence artificielle et ses bouleversements, les générations Y et Z.

    Pour Li-Cam, auteure de SF et consultante en entreprise, « les jeunes Y et Z voient l’entreprise comme un monde inaccessible ; quand ils y entrent, ils ont une attitude de consommateurs. C’est un vrai changement d’état d’esprit, la fin du dévouement des générations X ». L’auteure a également souligné la nécessité d’une intervention législative sur la transparence des données et l’éthique de la data. Enfin, elle a fait part de ses craintes au sujet de la fracture numérique, en soulignant le risque de situation de handicap des personnes dépassées pas les nouvelles technologies. Une vision plutôt inquiétante, qu'elle a toutefois nuancé : « en tant qu’auteurs de science-fiction, nous sommes des lanceurs d’alerte. Charge ensuite aux pouvoirs publics de légiférer pour mettre en place des gardes-fous. »

    Nous sommes des lanceurs d'alerte »

    Autre invitée : Catherine Dufour, elle aussi auteure de SF, informaticienne et critique littéraire au Monde diplomatique. Cette dernière a alerté sur le gap croissant « entre la richesse des très très riches » aux commandes des défis concernant la vie de la planète, et le reste de la population. « Ils sont si riches qu’ils n’ont même pas l’instinct de conserver la planète. Ça n’est pas un signal faible : c’est un signal tonitruant. Ça m’angoisse. » Alors, comment continuer à écrire de la science-fiction quand tout se percute ? « On est en train de se prendre le mur du réel dans la face. La science va si vite qu’on a même plus le temps d’imaginer ce qu’elle va donner avant que ça nous tombe sur la tête ».

    « Un syndicaliste est de nature optimiste »

    François Hommeril, président de la CFE-CGC, a clôturé la soirée sur une note positive : « Un syndicaliste est de nature optimiste. Par son engagement, il prouve qu’on a toujours le choix et qu’il reste une vision humaniste de la société qui nous est promise. »

    « Au cours de ces trois jours, nous allons nous interroger sur l’impact des technologies nouvelles comme autant de défis à relever. Nous allons aussi réfléchir sur les attentes des jeunes générations et la question de l’attachement. Il sera également question des valeurs nécessaires à l’engagement dans la carrière et dans une vie. Nous allons parler de l’entreprise, ce lieu dans lequel s’épanouit le collectif travail. Et poser la question de la place des salariés du rôle de l’encadrement intermédiaire ».

    Cecilia Escorza