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Publié le 14 - 12 - 2022

    40 ans de l’IRES : une instance au service de l’action syndicale

    Fondé en 1982, l’Institut de recherches économiques et sociales a célébré, le 13 décembre au CESE, son 40e anniversaire. Les leaders syndicaux, dont François Hommeril pour la CFE-CGC, ont salué le travail de cette structure.

    L’IRES entre dans la force de l’âge. Créé en 1982 par six organisations syndicales (CFE-CGC, CFDT, CFTC, CGT, FO, UNSA Éducation), l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) a soufflé ses 40 bougies à l’occasion d’une journée de débats organisée le 13 décembre au Palais d’Iéna, le siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), la troisième assemblée de la République.

    UN LIEU DE RECHERCHE ET D'EXPERTISE SUR ET POUR LE MONDE SYNDICAL

    En présence des leaders syndicaux, de personnalités institutionnelles, de chercheurs et d’universitaires, les échanges ont été nourris pour évoquer l’histoire, le rôle et les défis de cette instance au service de l’action syndicale. Pour rappel, l’IRES, qui se veut un lieu de recherche, d'expertise sur le monde syndical et pour le monde syndical, « promeut une approche originale des relations entre la recherche et le monde syndical, sur des sujets qui appellent expertise, débat et controverse scientifique ».

    Basé à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), l’IRES, composé d’une trentaine de collaborateurs (économistes, socio-économistes, sociologues, politistes, statisticiens, historiens, documentalistes, personnels administratifs…), produit deux types de travaux :

    • Des recherches et des analyses développées par son équipe pluridisciplinaire de chercheurs.
       
    • Des travaux de recherche propres à chaque organisation syndicale, regroupés au sein de l’agence d’objectifs.

    CONTRIBUER À UNE MEILLEURE RECONNAISSANCE ET À UN MEILLEUR ANCRAGE DE L’ACTION SYNDICALE

    « L’IRES est une institution singulière qui favorise un dialogue entre la recherche et l’action syndicale, dans le respect de son pluralisme, et qui contribue à la démocratie sociale », a souligné Fabrice Coquelin, président de l’IRES. Hôte de le la manifestation, Thierry Beaudet, président du CESE, a lui aussi insisté sur cette indispensable passerelle entre la recherche académique et la démocratie sociale : « Dans la crise démocratique que nous connaissons, les corps intermédiaires et les organisations syndicales ont un rôle éminent à jouer, quand bien même sont nombreux ceux qui voudraient les contourner. Souhaitons à l’IRES qu’il continue, par la qualité de ses travaux, à contribuer à une meilleure reconnaissance et à un meilleur ancrage de l’action syndicale. »

    Invités d’une table ronde intitulée « Production et usages de la recherche par les organisations syndicales » et animée par le journaliste Jérôme Lepeytre (AEF), les leaders syndicaux ont tous répondu présents pour cette date anniversaire. Une symbolique forte témoignant de la place occupée par l’IRES et ses salariés pour éclairer le débat public sur de nombreux champs économiques et sociaux d’un monde du travail en pleine mutation.

    Nous reproduisons ci-dessous un florilège des principales interventions.

    Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
    « La valeur ajoutée de l’IRES, c’est de porter un regard syndical dans l’analyse économique et sociale. Les travaux de recherches nous servent notamment à nourrir notre corpus revendicatif sur tout un nombre de sujets. »

    Frédéric Marchand, secrétaire générale de l’UNSA Éducation
    « Les travaux menés avec les chercheurs de l’IRES sont fondamentaux et en lien avec les grands enjeux auxquels fait face le syndicalisme : la transition écologique, le numérique, la place des jeunes et des femmes dans les organisations, la gouvernance, etc. »

    Cyril Chabanier, président de la CFTC
    « L’IRES permet de nous inscrire dans la prospective, de nous poser des questions de long terme. Les études donnent de précieux éclairages pour anticiper les problématiques futures et challenger nos propositions syndicales. »

    Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
    « La force de l’IRES, c’est ce lien tissé entre des chercheurs et le syndicalisme qui se pratique sur le terrain, avec nos militantes et nos militants dans les entreprises. »

    Frédéric Souillot, secrétaire général de FO
    « L’IRES est une composante essentielle du dialogue social en ce sens où l’instance permet, entre autres, d’avoir des éléments d’analyses et de comparaison à l’échelle internationale. »

    Donner les moyens aux chercheurs de l’IRES de faire leur travail en toute liberté et en toute indépendance »

    François Hommeril président de la CFE-CGC
    « À l’occasion de ce 40e anniversaire de l’IRES, on voit à quel point la volonté de créer cette instance a été visionnaire en matière économique pour veiller à interpréter avec transparence les chiffres. J’ai coutume de dire que les chiffres sont muets et que les courbes sont leur langage. On vit aujourd’hui sous l’empire de la statistique et des pourcentages, qui ne disent finalement pas grand-chose sinon rien des phénomènes réels dans l’organisation et l’environnement du travail. L’IRES mène donc des travaux indispensables avec un institut de recherche de haut niveau, exigeant, transparent, pour proposer une interprétation des mécanismes qui sont à l’œuvre et sur lesquels interviennent les organisations syndicales. »

    « La recherche, c’est le haut niveau. Être chercheur, c’est faire de la bibliographie, publier, contribuer au débat, être encadré et évalué par ses pairs. Les chercheurs de l’IRES doivent avoir les moyens de faire leur travail en toute liberté et en toute indépendance. L’instance pèse d’un poids politique important dans le débat car c’est une source académique référente de par les études qu’elle fournit aux organisations syndicales. Par exemple, la CFE-CGC a sollicité l’expertise de l’IRES sur un sujet qui nous est cher, celui des administrateurs salariés et de la gouvernance d’entreprise. »

    « En conclusion, il faut souhaiter à l’IRES qu’Il prenne une place de plus en plus importante car les travaux conduits par ses chercheurs sont indispensables en termes de prise de conscience et d’utilité pour nos actions syndicales. »

    Mathieu Bahuet