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Publié le 05 - 06 - 2025

    Banque Postale : un accord en faveur des salariés aidants

    Signé à l’unanimité des partenaires sociaux dont le SNB/CFE-CGC au sein de la filiale du groupe La Poste, ce premier accord formalise un ensemble de mesures pour accompagner les personnels en situation d’aidance.

    Alors que la France compte de plus en plus de proches aidants - 8 à 11 millions selon le  ministère du Travail, dont 61 % en activité professionnelle - devant s’occuper d’un individu en perte d’autonomie (âge, maladie, handicap), le sujet devient un véritable enjeu de dialogue social dans les entreprises. Preuve en est avec l’accord signé le 27 mai dernier à la Banque Postale (environ 3 900 salariés) par l’ensemble des organisations syndicales représentatives de l’entreprise (SNB/CFE-CGC, CDT, CGT, FO) pour « reconnaître la situation spécifique des salariés aidants », les accompagner et leur apporter « un soutien adapté en favorisant la conciliation de leur vie professionnelle et personnelle ».

    VOLONTÉ COMMUNE DE LA DIRECTION ET DES ORGANISATIONS SYNDICALES

    « Il y avait une volonté commune de la direction et des syndicats de formaliser et d’encadrer par un accord tangible les usages et pratiques, parfois informels, qui étaient déjà en vigueur dans l’entreprise pour accompagner les salariés aidants, ces derniers n’étant pas toujours bien informés quant à la marche à suivre », témoigne Nathalie Moché, déléguée syndicale SNB/CFE-CGC La Banque Postale, élue CSE et membre de plusieurs commissions dont celles du handicap et de l’aidance.

    « Les salariés aidants constituent un défi sociétal majeur et il s’agit donc d’apporter des réponses concrètes face aux réalités du terrain vécues par nos collègues qui, sans toujours le déclarer, s'occupent régulièrement d'un proche âgé, malade ou en situation de handicap, explique Adeline Bouderghouma, déléguée syndicale SNB/CFE-CGC La Banque Postale, élue CSE et membre de la CSSCT. L’accord auquel nous sommes parvenus s’inscrit par ailleurs dans la lignée des engagements sociétaux d’une entreprise à mission telle que La Banque Postale, filiale du groupe La Poste. »

    4 MESURES CLÉS

    Signé pour une courte durée de deux ans, ce premier accord, qui fera l’objet d’un suivi régulier et d’indicateurs chiffrés pour objectiver les situations d’aidance dans l’entreprise, prévoit 4 mesures principales :

    • La mise en place de 3 jours d’autorisation d’absence par an pour accompagner le proche aidé à l’occasion de démarches médicales ou administratives.
       
    • La possibilité de bénéficier du dispositif de dons de jours de solidarité jusqu’à 25 jours par an, avec une réserve garantie de 100 jours par l’employeur (reportables d’une année sur l’autre le cas échéant).
       
    • Une journée hebdomadaire de télétravail supplémentaire qui peut s’effectuer au domicile de l’aidé et un temps partiel facilité.
       
    • Un accompagnement personnalisé si le collaborateur concerné souhaite effectuer une mobilité géographique pour se rapprocher de son proche aidé.

    En parallèle, l’accord engage l’entreprise à mettre en place des actions de sensibilisation (dont un « guide d’accompagnement des salariés en situation d’aidance ») et de formation pour faire connaître les besoins spécifiques et les dispositions précitées.

    DÉCLINAISON OPÉRATIONNELLE ET RÔLE DES MANAGEURS

    « Avec l’ensemble de nos 18 élus CFE-CGC dans les diverses instances, nous serons très vigilants quant à la bonne déclinaison opérationnelle de toutes ces mesures sur le terrain, au rôle prépondérant des manageurs et à la problématique des objectifs et de la charge de travail des salariés aidants », assurent de concert les deux militantes. Une exigence d’autant plus nécessaire que le phénomène des salariés aidants prend de l’ampleur avec d’une part le vieillissement général de la population, de l’autre la pyramide des âges relativement élevée au sein de la Banque Postale avec une proportion conséquente de salariés potentiellement confrontés à des situations d’aidance.

    Jugé plutôt satisfaisant par les deux négociatrices CFE-CGC, cet accord ne formalise en revanche aucun dispositif supra-légal relatif à l’accompagnement financier des salariés aidants. « Cela ne faisait pas partie des revendications des organisations syndicales pour cette première négociation, confient-elles. Nous en reparlerons dans le futur, avec davantage de recul et en fonction des besoins exprimés. Pour le reste, la plupart de nos propositions, après avoir sondé nos collègues et nos adhérents, ont été entendues par la direction. »

    Mathieu Bahuet