Une protection sociale soutenable
Réaffirmer les principes fondateurs de la protection sociale
La CFE-CGC souhaite voir confortés les principes fondateurs de notre système de protection sociale, gages de sa pérennité. À commencer par le principe de solidarité caractéristique de la Sécurité sociale pour laquelle « chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». Aussi, pour garantir l’adhésion de tous au système, les couvertures universelles doivent rester financées par l’impôt, tandis que les revenus de remplacement doivent reposer sur les cotisations sociales.
Maintenir le principe de compensation des allègements de cotisations sociales
La CFE-CGC n’est pas favorable aux exonérations de cotisations sociales. Lorsqu’elles existent, elles doivent être intégralement compensées par des recettes pérennes afin de garantir l’équilibre financier de la Sécurité sociale et des régimes de retraites complémentaires.
Privilégier un pilotage à long terme
La CFE-CGC estime pertinent de piloter la Sécurité sociale de manière pluriannuelle. Elle est donc opposée à la mise en place d’une « règle d’or » qui conduit à appliquer juridiquement une règle comptable qui n’a aucun sens économiquement et socialement et prive l’État d’une partie de sa capacité à agir en cas de récession économique. Les politiques conduites doivent viser l’équilibre de long terme des comptes de la protection sociale dans le cadre d’un dialogue social renforcé dans lequel les partenaires sociaux doivent conserver toute leur place.
Des couvertures pensées dans la durée
Relancer notre politique familiale en réaffirmant son universalité
La CFE-CGC regrette amèrement que la politique familiale française s’éloigne de plus en plus de ses principes fondamentaux sur lesquels elle s’est bâtie, et notamment sur celui de la redistribution horizontale qui contribue à la compensation des charges familiales. Face à la détérioration de la situation démographique qui menace notre modèle social fondé sur la redistribution et la solidarité entre les générations, il devient de plus en plus urgent de redéfinir les contours d’une politique familiale plus ambitieuse.
Pour la CFE-CGC, cela nécessite de revenir à un modèle plus universaliste, qui bénéficie à toutes les familles et qui cesse de moduler les prestations familiales en fonction des revenus.
Apporter une réponse durable au problème de financement de la perte d’autonomie
Le socle de financement de la perte d’autonomie doit reposer le plus largement possible sur la solidarité nationale. À cet effet, la CFE-CGC préconise la mise en place d’une assurance obligatoire de base donnant droit à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) rendue accessible sans condition de ressources afin de favoriser la mutualisation. Pour qu’un financement complet et efficace soit défini, il faut que l’État prenne ses responsabilités. Il doit définir un périmètre clair de la dépense publique, afin que soient déterminées de la manière la plus efficiente possible de nouvelles dépenses privées, qui viennent compléter la couverture du risque
Intégrer le financement de la retraite dans une perspective globale de long terme
Le recul de l’âge de départ à la retraite est souvent présenté comme une nécessité. Or, dans un régime par répartition, c'est le versement des cotisations qui permet le paiement des pensions. Plus le nombre de salariés cotisant est important, plus l'équilibre du système est, toutes choses égales par ailleurs, aisé à atteindre. Face à toute mesure de recul de l’âge légal qui répond à une logique délétère et court-termiste, la CFE-CGC oppose une intervention concrète via l’emploi, et milite pour que des mesures soient prises afin d’améliorer l'employabilité des seniors, et de favoriser le retour à l'emploi de ceux qui en sont privés.