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Publié le 01 - 10 - 2020

    Disneyland Paris : un accord social contre les licenciements

    Un bon dialogue social et un dispositif protecteur des CDI, négocié par la CFE-CGC, épargnent aux salariés français de Disney les affres de la maison-mère.

     

    La nouvelle a fait l’effet d’un gros coup de patte administré par l’ours Baloo, en beaucoup moins drôle : 28 000 suppressions de postes à la Walt Disney Company, annoncés le 30 septembre. Toute la brutalité du monde du travail américain et son échelle de taille colossale. Dans la pratique, ces licenciements concernent des salariés basés dans les deux parcs des Etats-Unis : Disneyland Resort en Californie et Walt Disney World Resort en Floride. Mais forcément, les inquiétudes traversent l’Atlantique et gagnent la France ou Disneyland Paris emploie 15 000 salariés en CDI.

    Or la situation française est moins dramatique. Quelques heures après le « coup de massue » tombé aux Etats-Unis, Natacha Rafalski, la présidente de Disneyland Paris, a voulu rassurer les salariés dans une vidéo diffusée en interne. Au-delà de la compassion exprimée pour les salariés américains, elle a insisté sur le fait que « ces annonces concernent uniquement les Etats-Unis ». De la même manière, dans un article du Parisien, Hélène Charvet, élue CFE-CGC à Disneyland Paris, a rappelé qu’aujourd'hui, l’entité française n’était pas concernée : « Nous comprenons l'inquiétude des salariésmais nous pensons que la combinaison de l'activité partielle et des accords sur le temps de travail signés cet été rend pérenne la situation de l'entreprise. »

    PROCHAINE ÉTAPE : FINALISER LA NÉGOCIATION ANNUELLE OBLIGATOIRE

    De fait, la CFE-CGC de Disneyland Paris, avec d’autres syndicats, a conclu avec la direction, le 8 juillet dernier, un accord « anti-licenciement » qui protège les salariés en CDI pendant deux ans. Durant cette période, aucun licenciement « sec » ou « caché » ne peut survenir dans la filiale française de Mickey. Pascal Le Cornec, le responsable de la section CFE-CGC de Disneyland Paris, salue les mesures gouvernementales de mise en place du chômage partiel qui permettent l’indemnisation des salariés jusqu’à 84 %. Mais il insiste aussi sur les efforts internes dans l’entreprise : « Nous avons mis en place, en accord avec la direction, un système de rotation mensuelle pour l’ensemble des salariés qui fait que ce ne sont pas toujours les mêmes en chômage partiel. C’est un système égalitaire et respectueux des compétences de chacun, dont l’un des avantages est de fidéliser nos talents. »

    Reste à finaliser la négociation annuelle obligatoire (NAO), dont la dernière réunion est prévue le 12 octobre. La CFE-CGC a proposé par écrit d’accepter de faire l’impasse sur les augmentations de salaire annuelles pendant deux ans si la direction prend en charge les 16 % non couverts par l’indemnisation de l’activité partielle. A suivre.

    Gilles Lockhart