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Publié le 09 - 04 - 2019

    Emplois et carrières : quel avenir pour les cadres ?

    Attentes, priorités, perceptions... Le 18ème baromètre Cadremploi réalisé par l’Ifop (*) dresse un portrait riche d’enseignements sur les aspirations des cadres vis-à-vis du travail et de l'entreprise. Zoom sur les nouvelles tendances.

    Aucune politique de direction ne tient la route si les personnes chargées de la mise en oeuvre - les cadres - ne partagent pas l’impression que cela va dans le bons sens."

    Salariés cadres et assimilés : la CFE-CGC en première ligne

    Comme l’a souligné François Hommeril, président confédéral, venu commenter le 21 mars dernier la présentation du baromètre Cadremploi, celui-ci vient conforter plusieurs thèmes chers à la CFE-CGC, le syndicat de l’encadrement (cadres, ingénieurs, techniciens, agents de maîtrise…) représentant les populations de l’encadrement dans le secteur privé et la fonction publique. 

    Pour François Hommeril, « la question de l’attachement est actuellement le problème numéro un des entreprises car elle a un impact direct sur leurs performances. Aucune politique de direction ne tient la route si les personnes chargées de la mise en oeuvre - les cadres - ne partagent pas l’impression que cela va dans le bons sens ».

    Autre constat dressé par le président de la CFE-CGC : « Les jeunes cadres veulent clairement que leur travail ait une utilité non seulement pour l'entreprise mais aussi pour la collectivité au sens large. Il s’agit d’une exigence nouvelle, très forte chez les 30-40 ans. Si les entreprises ne mettent pas le paquet sur le sens, elles auront un mal fou à recruter. »

    Le 18e baromètre Cadremploi réalisé par l’Ifop : quelques nouvelles tendances

    • UN PAYSAGE DE L’EMPLOI DÉGAGÉ

    Le constat est d’abord positif au niveau de l’emploi avec 266 400 recrutements de cadres en 2018 en France (dont 73 400 créations de postes) à comparer avec les 53 800 créations de 2017, les 45 200 en 2016 et les 28 800 en 2015. On compte 4,98 millions de cadres en France dont 3,6 millions dans le privé. Leur âge moyen est de 44 ans. Ce sont à 57,8 % des hommes et 37,5 % travaillent en Ile-de-France. Le taux de chômage des cadres est de 3,4 % actuellement, le turnover de 8,4 %.

    • LA RÉMUNÉRATION TOUJOURS AU TOP DES PRIORITÉS

    Quand on leur demande quelles sont leurs attentes prioritaires en cas de changement d’emploi, les cadres placent en tête la réponse « gagner plus » (51 %), devant la « bonne ambiance » au travail (42 %), « pouvoir faire de nouvelles expériences / élargir (mes) compétences » (35 %) et un « meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée » (32 %). Frédéric Dabi, DGA de l’Ifop souligne que si « l’ambition financière reste forte, elle est en nette baisse depuis 2011 (62 % cette année-là), et que ce qui progresse le plus, c'est avoir une bonne ambiance au travail. »

    • LA MONTÉE EN PUISSANCE DES SOFT SKILLS

    « L’adaptation aux changements », « la capacité d’organisation » et « un bon relationnel » sont les trois compétences les plus importantes à avoir sur le plan professionnel. En dehors de l’expertise métier qui arrive en tête des compétences recherchées par les recruteurs, ils sont aussi 23 % à estimer que « des qualités personnelles, hors compétences techniques » sont les plus recherchées aujourd’hui.
     

    • OPTIMISME INDIVIDUEL, PESSIMISME SOCIÉTAL

    Plus de sept cadres du secteur privé sur dix sont optimistes pour leur emploi (ou leur recherche d’emploi pour les chômeurs) mais ils ne sont que 37 % à être optimistes sur « le contexte économique et social », un score en dégringolade de 18 points sur un an. En écho à l’actualité sociale, 63 % des personnes interrogées ne font pas confiance aux responsables politiques français pour trouver une issue au mouvement des gilets jaunes.

    • DES SOUHAITS DE MOBILITÉ CONTRADICTOIRES

    Quand on leur demande quelle est « la situation qui les décrit le mieux », 36 % des cadres se disent « ouverts aux opportunités » contre 45 à 46 % les trois années précédentes. On peut donc croire à une envie de stabilité. Or dans le même temps, ils sont 12 % à vouloir « créer une entreprise » ou « devenir indépendant », contre 7 % l’année dernière. Difficile donc de savoir si les cadres veulent « bouger » ou pas. D’autant qu’à la question « A quelle échéance souhaiteriez-vous changer de poste/d’entreprise/de secteur ? », ils sont entre 37 et 53 % à répondre « d’ici 3 ans et plus ».

    • UNE RELATION PLUS DISTANCIÉE A L’ENTREPRISE

    La baisse de l’attachement envers l’entreprise est tangible. Cette valeur était en 2009 le premier qualificatif avancé par le panel pour exprimer ce qu’on ressent envers son employeur (28 %). Elle est aujourd’hui tombée à 20 % tandis que « l’indifférence » arrive en tête (23 %).
     

    • UNE CONNAISSANCE DES DISPOSITIFS ASSEZ PARCELLAIRE

    Les répondants assurent qu’ils étaient 79 % à « avoir entendu parler de la fusion de l’Agirc et de l’Arrco », parmi lesquels 45 % « voient bien ce dont il s'agit » et 34 % « pas bien »… Même flou artistique quand on leur demande s’ils connaissent « les dispositifs permettant de bénéficier de l’assurance chômage après une démission » : 56 % répondent oui (dont 16 % avec « une idée précise ») et 44 % non.