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Publié le 27 - 11 - 2023

    Handicap et emploi : la CFE-CGC plus que jamais mobilisée !

    En partenariat avec l’Agefiph, la CFE-CGC a organisé, le 23 novembre à Paris, un colloque sur le thème "Handicap : le plein emploi est-il possible ?". Compte-rendu d’une soirée riche en témoignages.

    En pleine Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées (SEEPH) et le jour même du Duo Day, la CFE-CGC a organisé, le 23 novembre à l'hôtel Novotel Paris Vaugirard, un colloque intitulé "Le plein emploi est-il possible ?". En partenariat avec l'Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (Agefiph), la manifestation a réuni 250 personnes (partenaires institutionnels, acteurs du handicap, militants syndicaux) qui ont pu repartir avec le nouveau guide CFE-CGC « B.A.-BA de la négociation d'un accord collectif en matière de handicap », coordonné par Christophe Roth, secrétaire national CFE-CGC à l’accessibilité et à l’égalité des chances, et par ailleurs président de l’Agefiph.

    UN TAUX DE CHÔMAGE EN BAISSE (12 %) MAIS NETTEMENT SUPÉRIEUR À CELUI DE LA POPULATION GÉNÉRALE (7,3 %)

    Outre la tenue de deux tables rondes animées par le journaliste Arnaud Ardoin et consacrées aux réalités professionnelles du terrain vécues par les personnes en situation de handicap, et à leur insertion et maintien dans l’emploi (compte-rendu à lire dans deux prochains articles), la soirée a été marquée par plusieurs interventions de choix. De quoi éclairer les débats alors que le taux de chômage des personnes en situation de handicap (12 %), même s’il baisse ces dernières années (17,3 % en 2015), reste nettement supérieur à celui de la population générale (7,3 %), selon les derniers chiffres du ministère du Travail.

    « Il n’y a pas de qualités, il n’y a pas de défauts, il n’y a que des handicaps qu’il faut affronter en fonction de la situation, a déclaré en préambule François Hommeril, président de la CFE-CGC, pour lancer la soirée. Être en situation de handicap, c’est voir, entendre et ressentir tant de choses auquel notre monde, tout en performance rationnalisée, est insensible. Alors que le taux d’emploi des personnes en situation de handicap reste quasi deux fois supérieur à la moyenne, la CFE-CGC ne cesse d’agir pour faire de la reconnaissance du handicap une thématique syndicale prioritaire. »

    Dans un message vidéo enregistré projeté à l’assistance, Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, a salué l’initiative et l’engagement de toutes les parties prenantes. « Le thème de l’emploi choisi pour ce colloque m’est très cher. La récente Conférence nationale du handicap (CNH) a débouché sur des annonces fortes inscrites dans la feuille de route du ministère du Travail. À la question "Le plein emploi est-il possible", je réponds un grand oui. Nous ne pouvons plus en douter et accepter que d’autres en doutent encore. »

    À la tribune, c’est ensuite Thibaut Guilluy, Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, et futur directeur général de France Travail, qui s’est exprimé : « Je remercie la CFE-CGC et Christophe Roth avec qui nous travaillons pour bâtir une société inclusive afin que chacun puisse trouver sa place au travail. Il n’y a pas de fatalité et des progrès ont déjà été enregistrés en matière d’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap. Charge à tous les acteurs - pouvoirs publics, entreprises, organisations syndicales et patronales, référents handicap dans les entreprises - de poursuivre nos actions. »

    UN NOUVEAU GUIDE CFE-CGC POUR NÉGOCIER DES ACCORDS COLLECTIFS SUR LE HANDICAP

    Présentant le nouveau guide CFE-CGC handicap, Christophe Roth a souligné l’engagement au long cours du syndicat de l’encadrement. « Depuis 36 ans, la CFE-CGC milite en partenariat avec l’Agefiph pour une meilleure prise en compte de la différence, du potentiel de chacun et des talents de tous pour une véritable société d’égalité des chances au travail. Défendre la juste place de chacun, agir pour le plein emploi et améliorer l’insertion professionnelle et le maintien en emploi des personnes en situation de handicap, c’est la motivation au quotidien de la CFE-CGC, de nos militants et de nos 200 référents handicap sur tout le territoire. Agir pour l’emploi est une opportunité de s’ouvrir à de nouveaux profils et pas seulement un moyen de répondre à l’obligation légale d’emploi de 6 % de travailleurs handicapés pour tout employeur de 20 salariés et plus. »

    Nous avons encore du travail pour sensibiliser et responsabiliser les managers, les recruteurs, les chefs d’entreprise »

    Aux côtés de Christophe Roth, Michaël Jérémiasz, ancien numéro 1 mondial de tennis fauteuil, quadruple médaillé paralympique et futur porte-drapeau de l’équipe de France aux Jeux paralympiques de Paris 2024, a livré un vibrant témoignage. « Cela fait 23 ans que je suis concerné par la place des personnes handicapées dans la société avec mon association Comme les autres, mon agence sportive Handiamo, et ma société de production Les Gros Films. J’y consacre toute mon énergie. Comme les autres compte aujourd’hui 7 antennes et emploie 35 salariés. Son objet est d’accompagner des personnes handicapées dans leur parcours de reconstruction et un de ses objectifs est l’accès et/ou le retour à l’emploi de 500 personnes accidentées dans les 3 ans qui viennent. Sur le handicap, les choses évoluent avec des prises de conscience, même si nous avons encore du travail pour sensibiliser et responsabiliser les managers, les recruteurs, les chefs d’entreprise. »

    Continuer, par le dialogue social, de produire des accords innovants et volontaristes négociés par les partenaires sociaux »

    En clôture du colloque, Farida Karad, trésorière nationale de la CFE-CGC, a chaleureusement remercié l’ensemble des participants. « Vous avez toutes et tous réaffirmé la nécessaire poursuite d’actions fortes en faveur de l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap dans les entreprises du public et du privé. Au-delà des chiffres et des seuils obligatoires, nous devons continuer, par le dialogue social, de produire des accords innovants et volontaristes négociés avec les partenaires sociaux. Ensemble, faisons avancer la société vers toujours plus d’inclusion. »

    Mathieu Bahuet