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Publié le 25 - 05 - 2021

    Hôtel Westin : validation du PSE signé par les syndicats

    L’administration a validé le plan social âprement négocié et signé par les syndicats représentatifs, dont la CFE-CGC, pour les 367 salariés du prestigieux établissement parisien.

    C’est un ouf de soulagement qu’a poussé, le 11 mai dernier, Christophe Laurent, délégué syndical CFE-CGC de l’hôtel Westin, le prestigieux établissement quatre étoiles de la place Vendôme, en plein cœur de Paris. C’est en effet à cette date que la Drieets, l’instance d’homologation des plans sociaux, a validé le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) signé le 12 avril dernier par les trois organisations syndicales représentatives de l’entreprise (CFE-CGC, FO, CGT) au terme de trois mois d’une rude et intense négociation.

    « Dans un contexte difficile et en dépit de fortes pressions et de menaces exercées au sein du comité social et économique (CSE), nous avons su afficher une unité syndicale de bout en bout pour obtenir des avancées substantielles et parvenir à un accord qui tienne la route dans l’intérêt des salariés, à la fois pour ceux qui vont partir et pour ceux qui vont rester », résume Christophe Laurent pour la CFE-CGC (26,50 % de représentativité dans l’entreprise).

    Codétenu depuis octobre 2018 par le fonds d'investissement britannique Henderson Park et par Dubai Holding, l’hôtel Westin (428 chambres), administré par le groupe Marriott via un contrat de franchise, compte aujourd’hui 367 salariés, un chiffre qui sera ramené à 200 après la mise en œuvre prochaine du PSE qui va donc concerner 167 salariés. Tout le personnel de l’hôtel est actuellement au chômage partiel puisqu’après une éphémère réouverture en juillet 2020, l’établissement de luxe est fermé depuis le 18 novembre 2020 en raison de la crise sanitaire qui a fait plonger de 80 % le chiffre d’affaires de l’hôtel, motivant le projet de plan social présenté en janvier 2021 par la direction à l’occasion d’un CSE extraordinaire.

    DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT POUR LES PARTANTS ET DES GARANTIES POUR LES SALARIÉS QUI RESTENT

    « Tout au long de l’année 2020, les organisations syndicales avaient demandé la mise en place du dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD) pour éviter les licenciements et maintenir un niveau de rémunération à 70 %, explique Christophe Laurent. La direction n’a jamais voulu y recourir. Dès lors, dès le début de la négociation pour le projet de PSE, notre priorité était d’obtenir des mesures d’accompagnement et un plan de départ volontaire (PDV) malgré la menace, un temps brandi par la direction, d’un plan social unilatéral. Nous avons notamment envoyé un courrier à la Drieets et au propriétaire, en Angleterre. Cela a permis de dénouer la situation, d’obtenir de bonnes mesures d’accompagnement (formation, aides à la création d’entreprise…) et la mise en en place d’un PDV pour 25 salariés avec des indemnités favorables, au-delà du supra-légal. »

    Dans le détail, les indemnités de départ ont été fixées à un mois de salaire de base brut par année d’ancienneté, sans plafonnement. De plus, le salaire de référence brut minimum a été porté à 2 600 euros brut, ce qui porte le supra-légal de certains salariés à 1,5 mois de salaire par année d’ancienneté, toujours sans plafonnement. « Au global, 85 % des salariés concernés par le PSE vont bénéficier de dispositions supra-légales, les autres partant avec des indemnités très correctes », précise Christophe Laurent.

    Les syndicats ont par ailleurs obtenu des garanties pour les salariés qui vont rester. Jusqu’au 31 décembre 2024, l’accord prévoit ainsi qu’en cas de licenciement économique, un salarié toucherait une indemnité correspondant à un mois de salaire de base par année d’ancienneté, sans plafonnement. Autre avancée substantielle obtenue par les délégués syndicaux : l’ouverture, ces prochains mois, d’une négociation sur l’activité partielle de longue durée. « Un bon point pour la suite, souligne Christophe Laurent, tant les incertitudes continuent de peser sur la reprise de l’activité. »

    Mathieu Bahuet