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Publié le 14 - 03 - 2023

    La mobilisation continue contre la réforme des retraites

    Une septième journée de mobilisation a eu lieu le samedi 11 mars, dans un contexte marqué par le refus du président de la République de recevoir les organisations syndicales.

    Ballons, banderoles, casquettes, chasubles et drapeaux : toute la panoplie visuelle de la CFE-CGC était déployée dans les cortèges qui ont sillonné la France, le samedi 11 mars. A Paris, François Hommeril, président de la CFE-CGC, et les autres leaders syndicaux s’étaient retrouvés derrière une grande banderole commune barrée de l’inscription : « Travailler plus longtemps, c’est non ».

    La veille, les organisations syndicales avaient reçu une réponse négative au courrier qu’elles avaient envoyé au président de la République lui demandant de les recevoir. Malgré six mobilisations réussies, malgré le soutien de l’immense majorité de la population, malgré le fait que son argumentaire sur le caractère nécessaire et juste de la réforme ait été doublement démonté par les preuves de la CFE-CGC en particulier, l’exécutif est resté sourd.

    COUPURE DE L’EXÉCUTIF AVEC LE PAYS RÉEL

    « On a l’impression qu’il y a deux trains qui cheminent sur deux voies parallèles, a déclaré François Hommeril, quelques minutes avant le début de la manifestation. L’intersyndicale a tenté d’établir des ponts, mais visiblement cela n’intéresse pas le président de la République de prendre contact avec son pays réel. C’est assez inquiétant. ».

    Et d’ajouter : « Nous sommes légitimes à représenter le courant majoritaire. Nous sommes dans notre rôle, nous assumons notre mandat. Le mouvement a été organisé de façon pacifique et graduelle. Mais la seule réponse que nous donne le président de la République, ce sont des propos à l’emporte-pièce que beaucoup pourraient interpréter comme des provocations. »

    Dans le courrier que les organisations syndicales ont envoyé à Emmanuel Macron, le 9 mars, elles indiquent que « cette absence de réponse constitue un grave problème démocratique » et qu’elle « conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive ».

    IL FAUT MOTIVER LES FRANÇAIS PLUTOT QUE LES DECOURAGER

    Pour le président de la CFE-CGC, « la responsabilité, c’est de prendre des décisions importantes qui misent sur la motivation des gens. Il est difficile de mener un pays vers l’avenir avec des gens résignés. Par ailleurs, il y a de la croissance en France et cette croissance est mal répartie. Alors, s’adresser aux gens et leur dire : « Vous allez travailler deux ans de plus, car j’ai encore besoin d’argent pour développer mes politiques publiques et que j’ai tout donné aux entreprises qui ne m’ont rien rendu », c’est un peu culotté ! ».

    Alors que le gouvernement a dégainé l'article 44.3 au Sénat, qui permet un vote unique sur l'ensemble du texte, et qu’il tente cette semaine de faire voter le texte à l'Assemblée Nationale sans recourir à l'article 49.3 de la Constitution, le dialogue social pourrait néanmoins reprendre à tout moment si le président de la République et la Première ministre en avaient la volonté. A défaut, la CFE-CGC sera, de nouveau, au premier rang des cortèges du mercredi 15 mars, comme elle l’a été le samedi précédent et tous les autres jours de la mobilisation.

    Gilles Lockhart