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Publié le 18 - 10 - 2021

    La santé au travail au programme de l’enseignement supérieur

    L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) va former les étudiants en gestion des entreprises aux bonnes pratiques de la santé au travail. Explications avec son président, Bernard Salengro (CFE-CGC).

    C’est un accord qui marque une étape notable dans la prévention des risques professionnels. L’INRS, présidé par Bernard Salengro, médecin du travail et expert confédéral de la CFE-CGC, a signé le 23 septembre dernier une convention avec IAE France, le réseau des Instituts d’administration des entreprises (IAE). Objectif : former leurs étudiants aux pratiques de gestion qui favorisent la santé au travail. Et leur inculquer une culture de prévention des risques psychosociaux (RPS). L’INRS est une association financée par la Sécurité sociale, spécialisée dans l’examen et l’amélioration des conditions de travail des salariés. Les IAE sont des émanations universitaires dédiées à la gestion et au management.

    INCULQUER UNE CULTURE DE PRÉVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX

    « L’INRS a été créé après la Seconde Guerre mondiale. Il est donc rompu depuis l’origine à la prévention des risques industriels, contextualise Bernard Salengro. J’ai voulu élargir son champ d’action aux risques psychosociaux en recherchant des partenariats avec des établissements d’enseignement supérieur. Mettre un coup de boost sur ce dossier des RPS qui est malheureusement central dans la vie de nombreux cadres. Il se trouve que je suis aussi administrateur de l’IAE de Nice. Cette conjonction de facteurs a déclenché le rapprochement avec les IAE. »

    La convention est signée pour une durée de 3 ans. Sa mise en œuvre passe par un groupe de travail composé de 5 IAE. Les actions envisagées comprennent un état des lieux des enseignements actuels en sécurité et santé au travail (S&ST), l’animation-création de modules, l’accompagnement des enseignants par l’INRS, l’intégration de la S&ST dans les programmes et référentiels, l’échange de bonnes pratiques, etc.

    LES REPRÉSENTANTS CFE-CGC IMPLIQUÉS

    Les IAE n’étant pas centralisés, chacun fera en quelque sorte sa propre cuisine, mais dans le cadre d’un menu imposé. Charge aux représentants de la CFE-CGC présents dans les conseils d’administration des IAE de jouer au passage un rôle d’intermédiaire, d’incitateur, d’impulsion.

    En espérant aussi faire école… dans les écoles supérieures de commerce (ESC), les surnommées grandes écoles de management, pour l’heure pas passionnées par ce type de formations. « Il y a une évolution des esprits sur laquelle il faut travailler avec elles, constate Bernard Salengro. Très orientées "business is business", elles n’accordent peut-être pas toute l’attention au côté humain des RPS. Et curieusement, elles n’intègrent pas non plus la rentabilité économique de la santé au travail. » En attendant, les IAE ainsi que de nombreuses écoles d’ingénieurs collent à l’époque.

    Gilles Lockhart