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Publié le 01 - 09 - 2020

    Le protocole sanitaire en entreprise vu par la CFE-CGC

    A vos masques, prêts, portez ! Alors que le gouvernement impose le port du masque dans les entreprises, la CFE-CGC aurait souhaité qu’on fasse davantage confiance au terrain et aux salariés de l’encadrement.

    Le « protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de covid-19 » a été publié le 31 août au soir sur le site du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, pour application immédiate dès le lendemain matin, mardi 1er septembre. Son contenu est débriefé sur tous les médias : port du masque grand public systématique au sein des entreprises dans les lieux collectifs clos, associé au respect des mesures barrières (distance physique, hygiène des mains, nettoyage, ventilation et aération des locaux, gestion des flux de personnes).

    La règle du port du masque souffre très peu d’exceptions qui varient en fonction de la situation géographique de l’entreprise, selon que celle-ci se trouve dans l’une des zones « vertes », « oranges » ou « rouges » qui correspondent aux différentes incidences de circulation du virus en France. La procédure diffère aussi selon que le salarié se trouve dans un bureau individuel, dans un atelier, en extérieur, dans un véhicule ou dans un lieu recevant du public. Dans tous les cas, la possibilité de retirer son masque « à certains moments dans la journée » ne peut être que « temporaire » et soumise à conditions.

    FRANÇOIS HOMMERIL : « RESPONSABILISER ET FAIRE CONFIANCE AUX ACTEURS DE TERRAIN »

    La CFE-CGC, par la voix de son président et de son secrétaire général, a déjà apporté plusieurs commentaires critiques à ce protocole uniformément et unilatéralement imposé. Président confédéral, François Hommeril, sur LCI le 31 août (voir la vidéo à partir de 29'35''), a estimé que le gouvernement prenait les partenaires sociaux et les entreprises « pour des enfants » et qu’il ne « respectait pas la capacité des partenaires à interpréter les mesures ». Il a rappelé qu’il aurait été plus malin et plus efficace de « responsabiliser et de faire confiance aux acteurs de terrain » pour mettre en place des mesures de protection avec davantage de discernement. D’autant que « les questions de protection individuelle des salariés sont bien connues des entreprises », a rappelé François Hommeril. Dans l’industrie, le BTP, la restauration, le nucléaire, on sait depuis longtemps mettre en place au cas par cas des garde-fous, des chaussures de protection, des casques, etc.

    CONCILIER SÉCURITÉ SANITAIRE ET ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

    Dans une tribune parue le 31 août, Gérard Mardiné, secrétaire général de la CFE-CGC, a rappelé de son côté que « les salariés de l’encadrement sont en première ligne pour définir et mettre en œuvre au sein des entreprises et des administrations les adaptations d’organisation permettant de concilier la sécurité sanitaire des salariés et une dégradation la plus limitée possible de poursuite de l’activité économique ». Plutôt que d’être obligés d’appliquer un protocole national imposé par Paris, « ils s’appuient sur leur connaissance fine de leur environnement de travail et de ses spécificités pour définir les meilleurs compromis ». Ou plutôt, ils auraient pu s’appuyer sur de tels acquis si le gouvernement avait compris qu’un « dialogue social constructif dans les entreprises était le mieux à même de définir les mesures sanitaires pertinentes », ajoute encore Gérard Mardiné. « La CFE-CGC, conclut-il, appelle donc le gouvernement à laisser une large place à des adaptations de bon sens à cette règle générale. »

    Gilles Lockhart