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Publié le 06 - 04 - 2022

    « Recréer de la confiance avec les propositions de la CFE-CGC »

    Président confédéral, François Hommeril a présenté le 5 avril à la presse « Restaurer la confiance », un document prospectif structurant les propositions et la vision de la CFE-CGC pour répondre à la crise. 

    La CFE-CGC s’engage pour défendre sa vision de la société. « C’est avec une grande fierté que je vous présente "Restaurer la confiance", notre nouveau grand document prospectif qui va nourrir, à l’avenir, les positions de l’organisation », a déclaré François Hommeril, président confédéral, en préambule de sa conférence de presse organisée le 5 avril au siège parisien de la centrale, rue du Rocher.

    Cinq ans après « Quelle société pour demain », la CFE-CGC, en cette année 2022 marquée par d’importantes échéances nationales, souhaite plus que jamais contribuer au débat public. « La crise est partout, tout le temps et contribue à créer un climat de défiance, analyse François Hommeril. Dans ce contexte, notre ambition est de proposer des solutions sécurisantes pour recréer de la confiance dans la capacité de chacun à se projeter dans son propre avenir. Sans cela, il n'y a ni progrès ni croissance économique. »

    Envoyé à tous les candidats à l’élection présidentielle, « Restaurer la confiance » se veut un document prospectif au service de l’action syndicale. « Notre quotidien, c’est d’aider nos militants qui s’investissent sur le terrain, dans les entreprises. Il s’agit de les aider, de les former et de les informer pour que leur travail syndical soit le plus efficace possible et adapté aux situations, aux évolutions législatives, réglementaires, etc. ».

    SIX GRANDES PARTIES THÉMATIQUES IMBRIQUÉES

    Compilant les analyses, les priorités et les propositions de la CFE-CGC, « Restaurer la confiance » (200 pages), accessible sur le site internet confédéral, se divise en 6 grandes parties imbriquées et correspondant aux grandes prérogatives exercées par la CFE-CGC sur les champs sociaux et économiques.

    « Le premier élément sur lequel il faut agir, c’est l’économie et les questions fondamentales du partage de la valeur, du pouvoir d’achat des salariés et de la réindustrialisation », détaille François Hommeril. Alors que la part de l’industrie dans le PIB est passée de 25 à 14 % en 20 ans, la CFE-CGC en appelle à une réorganisation des politiques publiques et privées : « Il n’y a pas de développement économique fort sans une industrie forte. Les politiques menées ont conduit à une rationalisation des opérations uniquement basées sur la compétitivité par rapport au coût, au détriment des investissements et du développement des compétences. La recherche doit être érigée en priorité et se voir consacrer 20 milliards d’euros car avec 2,21 % du PIB qui y est consacré, la France est très en retard par rapport à la moyenne de l’OCDE. »

    Deuxième partie, la transition juste, dans laquelle la CFE-CGC expose ses revendications concernant le développement durable, la RSE ou encore la biodiversité. « Première organisation syndicale à avoir adhéré au Global Compact de l’ONU en 2018 puis reconnue, fin 2021, partenaire engagé pour la nature par l’Office national de la biodiversité (OFB), la CFE-CGC travaille beaucoup le sujet des impacts de l’activité économique sur l’environnement », résume François Hommeril. Les entreprises qui n’auront pas été capables d’intégrer ces enjeux ne pourront pas rester compétitives ni attirer des compétences. »

    Face à ces enjeux, il est en particulier nécessaire, pour la CFE-CGC, de réformer la gouvernance d’entreprise et d’aller beaucoup plus loin en matière de comptabilité extra-financière.

    Place ensuite à la protection sociale, troisième brique pour restaurer la confiance. Dans la lignée des propositions exposées dans son « Rocher de la Santé » édité en 2020 pour refonder l’hôpital, la CFE-CGC formule ses préconisations pour faire de la protection sociale un système sortant du seul prisme du financement afin de sécuriser les individus dans leurs parcours de vie : accès à l’autonomie, garanties pour l’équilibre des temps de vie et accompagnement des personnes en perte d’autonomie.

    « Il faut également penser la fin de carrière, améliorer l’interface entre la vie professionnelle et la retraite et développer les dispositifs d’accès à la retraite progressive, pourquoi pas dès l’âge de 50 ou 55 ans », ajoute François Hommeril.

    "Restaurer la confiance" - Conférence de presse

    CONFORTER LE PARITARISME ET VALORISER LES PARCOURS SYNDICAUX

    Partenaire social reconnu et organisation syndicale qui a le plus progressé lors des derniers cycles électoraux, la CFE-CGC entend aussi réaffirmer son attachement au paritarisme (4e partie du document) et aux responsabilités assumées par les partenaires sociaux. Faisant le constat d’un paritarisme dévalué ces dernières années par l’intervention croissante des décideurs politiques, la CFE-CGC souligne les apports de cette voie de régulation sociale autonome, entre « le tout marché » et « le tout État ».

    « Le paritarisme incarne la conciliation d’intérêts divergents, le dépassement du conflit, la responsabilité en accompagnant jusqu’au bout ce qu’on négocie, explique François Hommeril. C’est une façon de promouvoir le syndicalisme constructif autour d’un bien commun au service des salariés et des entreprises. »

    Pour un paritarisme efficace, il faut aussi des acteurs, en l’occurrence des représentants des salariés et des employeurs. « Au niveau syndical, c’est tout l’enjeu capital de la reconnaissance des parcours syndicaux pour les militants qui affrontent les problèmes posés aux collectifs de travail avec des moyens dégradés ces dernières années, sans parler du fait que l’acte de se syndiquer demeure encore considéré, dans beaucoup d’entreprises, comme un acte hostile. »

    Pour sécuriser le parcours syndical, la CFE-CGC propose notamment de réserver le bénéfice des accords aux seuls adhérents des organisations syndicales, « une proposition portée depuis longtemps par notre organisation », précise François Hommeril.


    Autre priorité au sujet de la représentation des intérêts (5e partie) : revoir la représentativité patronale. « Celle-ci est aujourd’hui trop déséquilibrée car seulement pilotée par le Medef et guidée par les intérêts de multinationales mettant sous pression toute la chaîne de valeur », déplore François Hommeril.

    La sixième et dernière partie est consacrée à l’Europe et au multilatéralisme : droits sociaux, gouvernance économique, entreprises multinationales… « La CFE-CGC y expose ses recommandations pour développer l’Europe sociale et étendre des normes par le biais d’un socle commun européen sur des divers sujets dont les salaires, la directive sur le salaire minimum, l’égalité femmes-hommes, la protection sociale et les grands projets économiques », liste François Hommeril.

    Mathieu Bahuet