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Publié le 24 - 01 - 2020

    Réforme des retraites : la mobilisation entre dans une nouvelle phase

    Le jour de la présentation du projet de loi au Conseil des ministres et avant la future conférence sur le financement, la CFE-CGC a pris part à une nouvelle journée d’action intersyndicale partout en France le 24 janvier.

    LA CFE-CGC TOUJOURS OPPOSÉE AU PROJET

    À Paris, c’est sous un grand soleil et dans un froid mordant que la CFE-CGC et ses structures ont défilé une nouvelle fois vendredi dernier contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, le jour même de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres. Partis de la place de la République, les manifestants se sont dirigés en nombre vers la place de la Concorde. Le matin même, Gérard Mardiné, secrétaire général confédéral, avait précisé, à l’issue de l’intersyndicale, le positionnement à venir de la CFE-CGC : « Après cette journée du 24 janvier, nous suspendons notre participation dans les manifestations, mais nous ne sortons pas de l'intersyndicale. »

    Une position réitérée par François Hommeril, président de la CFE-CGC, en tête de cortège : « Je continue à penser qu’il faut retirer le projet. Nous marquons une pause symbolique pour signifier qu’on veut laisser une dernière chance à la démocratie sociale de s’exercer, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. » La CFE-CGC reste néanmoins dans l’intersyndicale face à un projet gouvernemental nocif en l’état. « C’est une forme de "casse" sur notre modèle social » s’indigne le président de la CFE-CGC.

    Jusqu’à présent et malgré une phase de concertation, aucune inflexion n’a encore été faite dans le projet gouvernemental. « Il n’y a eu aucune prise en compte de l’opinion publique, ni de l’avis des organisations syndicales majoritairement opposées au projet », souligne François Hommeril, qui n’a eu de cesse, depuis plusieurs mois, de demander une étude d’impact dont les premiers éléments ont fuité dans la presse, vendredi, sans avoir préalablement été adressée aux partenaires sociaux.

    PLACE À LA CONFÉRENCE DE FINANCEMENT  

    La conférence sur le financement s’ouvrira le 30 janvier entre partenaires sociaux. La CFE-CGC y participera pour continuer à faire valoir ses propositions. En parallèle, elle poursuivra son travail de pédagogie auprès du grand public et des parlementaires pour expliquer les tenants et aboutissants du projet. Elle démontrera, comme elle le fait depuis des semaines, les véritables impacts de la réforme, notamment à l’encontre des femmes et des salariés de la classe moyenne aux carrières salariales ascendantes (cf abandon de la référence aux 25 meilleures années.) « En tant qu’organisation syndicale, nous avons un devoir de vérité et d’explication, résume François Hommeril. Nous avons des arguments sérieux à opposer au gouvernement. »

    Demeure également la question cruciale du financement du futur régime alors que le projet, en modifiant l’assiette de cotisation de 8 à 3 plafonds de la sécurité sociale, va entraîner un déficit de 3,7 milliards d’euros par an pendant 15 ans. Un point sur lequel la CFE-CGC ne cesse d’alerter et qu’elle fera encore valoir lors de la prochaine conférence.

    Cecilia Escorza