Malgré des réformes importantes et des déclarations récurrentes sur l’importance du dialogue social, les constats se suivent et se ressemblent : la confiance dans la démocratie sociale reste en berne.
Rétablir la confiance dans les corps intermédiaires
Les salariés semblent continuer à exprimer une certaine défiance vis-à-vis des organisations syndicales, ainsi que le montrent régulièrement les enquêtes du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) notamment : plus de 60 % des salariés interrogés n’ont « plutôt pas » ou « pas du tout confiance » dans les syndicats, seuls 5 % ont « très confiance ».
Ces chiffres traduisent une tendance générale de manque de confiance dans les corps intermédiaires comme les syndicats. Le mouvement des gilets jaunes est un signe fort de cette perte de confiance.
Les études publiques mesurant « la confiance sociale » se focalisent et communiquent sur les organisations syndicales de salariés. Du côté de la représentation des employeurs, difficile de trouver de telles informations… Il semble qu’il n’existe pas d’études équivalentes concernant la confiance dans les organisations professionnelles d’employeurs.
La CFE-CGC ne peut se satisfaire de ce constat. Il importe de continuer à comprendre ce qui est à l’œuvre et de proposer des pistes pour redonner envie de croire dans des dynamiques collectives militantes représentant au mieux les intérêts des parties qui dialoguent.
Travailler sur deux volets de la représentation
Celui concernant la représentation syndicale de salariés et celui de la représentation des intérêts des employeurs dans le champ social.
Du côté syndical
Après le constat de l’insuccès de la loi de 2008 dans la relance du taux de syndicalisme, des réformes successives des gouvernements dissuadant de s’engager syndicalement ou bien encore la persistance des employeurs à mettre des freins à l’engagement syndical, la CFE-CGC porte deux propositions principales pour favoriser l’adhésion à une organisation syndicale de salariés :
- en réinterrogeant le bénéfice des accords collectifs d’entreprise, sous certaines conditions, aux seuls adhérents des organisations syndicales représentatives ;
- et en alliant cette évolution à un renforcement du monopole syndical dans la négociation collective.
Du côté de la représentation des intérêts des employeurs dans le champ social
Là aussi sur la base d’un constat montrant après 5 ans de pratique des carences de la réforme de la représentativité patronale de 2015 et 2016, la CFE-CGC ose présenter quatre propositions dans ce domaine, jusque-là chasse gardée des seules organisations professionnelles d’employeurs :
- profiter de la nouvelle actualité du sujet pour demander un débat public ;
- proposer que ce débat remette en avant les enjeux et les responsabilités découlant de la représentativité des organisations professionnelles d’employeurs, en particulier au niveau national interprofessionnel ;
- proposer que ce débat soit vraiment public, dans un cadre ouvert, en dehors des seules organisations professionnelles et de l’administration, au regard de ses enjeux de démocratie sociale ;
- veiller à ce que les règles de la représentation des intérêts des employeurs dans le champ social respectent en droit et en fait le pluralisme des intérêts.