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Publié le 05 - 04 - 2022

    Revoir les fondamentaux de notre économie

    Redémarrer l’industrialisation de la France

    Notre appareil productif n’est plus suffisamment performant pour répondre aux besoins de notre économie. Il en résulte des difficultés sur le plan de l’emploi, des salaires et plus largement sur le niveau de vie de nos concitoyens.

    Pour la CFE-CGC, la France ne pourra pas retrouver une certaine prospérité sans une véritable relance de son industrie.

    Afin de recréer cette dynamique industrielle nous proposons de :

    Développer notre compétitivité hors-prix

    Pour la CFE-CGC, l’encouragement du travail peu qualifié, est particulièrement contre-productif. Les politiques successives qui ont consisté à baisser les cotisations sur le Smic et à encourager les allègements sur les bas salaires n’ont pas conduit à la création d’emplois à haute valeur ajoutée. Or, seule une montée en gamme de notre production peut nous permettre de renouer avec des excédents commerciaux. Le gouvernement doit ainsi miser en priorité sur des politiques de moyen/long terme orientées vers une amélioration de notre compétitivité hors-prix (qualité, innovation, décarbonation etc.) permettant d’améliorer la compétitivité de nos entreprises de façon durable, d’accroître le potentiel de croissance de la France et ainsi d’améliorer durablement la situation de l’emploi.

    S'appuyer sur une véritable politique d’innovation

    La compétitivité hors-prix de notre industrie ne peut pas se construire sans une véritable politique d’innovation. En la matière, nous demandons d’accroître significativement les dépenses d’investissement dans la R&D afin de recréer des conditions favorables au processus d’innovation. D’autre part, il est primordial pour soutenir l’innovation de renforcer les liens et d’encourager les échanges entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée au sein des entreprises.

    Porter une véritable réflexion stratégique de reconquête industrielle au niveau de l’État

    Alors que la plupart des grands projets industriels nécessitent le temps long et une vision stratégique des enjeux du futur, l’État s’est peu à peu enfermé dans des réactions de court terme ce qui a profondément nuit à notre cohérence industrielle. Nous réclamons le retour d’un État stratège qui puisse fixer le cap et déterminer les priorités industrielles des trente prochaines années. L’État doit par ailleurs impulser cette relance industrielle à travers sa commande publique et en imposant certaines contreparties aux aides octroyées.

    Accroître nos exportations

    L’aggravation de notre déficit commercial concourt à accélérer le mouvement de désindustrialisation de notre pays. Il illustre le passage de notre économie à un modèle de consommation importée et non plus de production. Nous proposons donc de soutenir davantage nos TPE-PME pour qu’elles puissent participer plus fortement aux marchés mondiaux.

    Conquérir et façonner le nouvel espace numérique

    Nous ne pouvons assurer la pérennité de notre développement économique pour les années futures, sans garantir notre souveraineté et autonomie numérique. Faute d’ancrage dans un espace numérique européen, notre économie sera au mieux, dépendante, au pire en voie d’extinction. Ceci exige d’assumer des choix importants qui contribuent à défendre nos intérêts tant nationaux qu’européens, permettant de protéger nos compétences, nos entreprises, et des pans entiers de secteurs d’activité.

    Pour la CFE-CGC, il est nécessaire de :

    Réguler correctement ces nouveaux acteurs et de réduire notre dépendance vis-à-vis des acteurs extra-européens​

    Nous souhaitons limiter le pouvoir de marché des plateformes numériques en encadrant l’exploitation des données fournies par les offreurs de services et les consommateurs, et en imposant une tarification minimale supérieure au prix de réserve de l’offreur.

    Par ailleurs, nous proposons d’exiger une implantation physique dans le pays où la plateforme exerce une activité et de mettre en place une taxe spécifique sur les services.

    Enfin, pour la CFE-CGC, la France doit veiller à sauvegarder sa souveraineté numérique. Il est en effet vital d’être maîtres de nos choix technologiques sur les secteurs structurants de demain dans le numérique (Intelligence artificielle, 5G et IOT, blockchain, informatique quantique etc.).

    Au nom de notre autonomie stratégique, nous demandons donc à l’Union européenne (UE) de favoriser l’émergence d’acteurs européens capables de concurrencer la position dominante des acteurs américains et chinois.

    Accompagner la transition de certains emplois

    Certains emplois seront à l’avenir de plus en plus automatisés et polarisés (effacement progressif des emplois intermédiaires). Pour que ce changement soit accepté socialement, notre système de formation devra s’adapter à l’évolution de ces nouvelles possibilités technologiques.

    Pour la CFE-CGC, il est ainsi indispensable d’anticiper ces profonds changements en mesurant les effets sur les métiers (c’est l’objet du Projet SECOIA Deal), de revisiter les compétences des salariés au regard de celles exigées pour travailler avec l’IA, et de les accompagner pour garantir leur employabilité.