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Publié le 07 - 12 - 2022

    Salaires, élections, adhésions : la CFE-CGC en première place chez Axa

    Confortée comme première organisation syndicale au sein du Groupe d’assurance, la CFE-CGC mène un travail de fond et vient de signer un accord salarial majoritaire. Explications avec son coordinateur central CHEZ AXA, Philippe Surbled.

    Quels sont vos mandats CFE-CGC ?

    Depuis quatre ans, je suis le coordinateur central de la CFE-CGC chez AXA France, représentant syndical au comité central (CE) et élu au comité européen du Groupe. Je suis par ailleurs président adjoint du Syndicat national des inspecteurs d'assurances (SNIA CFE-CGC) et membre du comité exécutif de la Fédération CFE-CGC des Assurances, présidée depuis cette année par Francky Vincent.

    Les récentes élections professionnelles ont vu la CFE-CGC, avec 36,80 % de représentativité, conforter sa place de première organisation syndicale chez AXA en France (environ 24 000 salariés), et AXA France. Quelle analyse en faites-vous ?

    C’est une satisfaction et la reconnaissance du travail conduit par nos équipes au service des salariés. Après avoir déjà progressé il y a quatre ans, nous gagnons 4,5 points sur le dernier cycle électoral avec un taux de participation de 69 % cette année, ce qui est vraiment significatif. La CFE-CGC progresse à la fois chez les cadres (65 % des effectifs de l’entreprise) et les non-cadres. La dynamique est clairement favorable.

    En 2022, nous avons battu notre record d’adhésions, y compris en attirant de jeunes salariés »

    Comment avez-vous mené campagne ?
     
    La campagne électorale, sous la houlette de nos deux délégués syndicaux centraux, Gilles Delage et Christophe Pesneaud, a débuté il y a quinze mois. Ils se sont appuyés sur un réseau de 28 animateurs dans tous les métiers, toutes les régions et pour tous les échelons. Avec comme slogan « Redessinons nos vie », visant à sensibiliser sur la place du travail dans nos vies et d’en être des acteurs, nous avons cassé les codes avec des actions innovantes parmi lesquelles des after work avec des groupes de 30 à 50 personnes aux quatre coins du territoire, des plus retranchés jusqu’au siège du Groupe, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ces échanges à bâtons rompus, pour écouter les salariés, ont été très appréciés.

    Quelle est votre stratégie syndicale en termes de développement ?

    En 2022, nous avons battu notre record d’adhésions, y compris en attirant de jeunes salariés. C’est un travail de fond. Nous nous appuyons notamment sur un réseau de correspondants de proximité et de référents pour l’ensemble des métiers (commerciaux et personnels administratifs), dans toutes les régions. Ils mènent un travail très efficace de terrain. Nos équipes effectuent aussi un gros travail de communication auprès des salariés : QR codes, informations mises à jour toutes les semaines, actions et propositions de la CFE-CGC, etc. Idem concernant plus spécifiquement nos adhérents et nos sympathisants : livret d’accueil, podcasts… La CFE-CGC AXA peut qui plus est compter sur le soutien de la Fédération CFE-CGC des Assurances. En 2023, nous nous investirons beaucoup sur la formation et la valorisation du parcours syndical.

    Un accord salarial responsable avec un budget conséquent et des avancées concrètes pour les salariés »

    L’actualité, c’est aussi l’accord salarial majoritaire signé le 30 novembre dernier par la CFE-CGC et l’UNSA. Que contient-il ?

    Ces négociations annuelles obligatoires (NAO) nous ont mobilisés durant plusieurs mois, avec un travail intense de la CFE-CGC auprès de la direction générale. L’accord final prévoit une enveloppe de 5 % en 2023 sous forme d’augmentations générales (AG) et d’augmentations individuelles (AI), au lieu des 4,2 % proposés précédemment. Sous l’impulsion de la CFE-CGC, ces AG s’appliquent à l’ensemble des salariés (classes 1 à 7) alors que d’ordinaire, la classe 7 - les cadres supérieurs - ne sont pas concernés. Nous avons également obtenu une prime de partage de la valeur (PPV) d'un montant de 1 000 euros, qui sera versée dès janvier prochain.

    Au final, c’est un accord responsable avec un budget conséquent et des avancées concrètes pour les salariés. Nous n’avons certes pas obtenu de clause de revoyure mais il est très clair que nous interviendrons rapidement si la conjoncture se dégrade au premier semestre 2023.

    Quels sont les prochains sujets de l’agenda social dans l’entreprise AXA France ?

    Après plusieurs réorganisations, nous sommes entrés dans une certaine phase de stabilité. Il s’agira principalement de suivre et de s’assurer d’une mise en œuvre efficiente de plusieurs accords, notamment le télétravail et le droit à la déconnexion, sachant que le prochain grand plan stratégique d’AXA France doit être présenté l’an prochain pour la période 2024-2026.

    Propos recueillis par Mathieu Bahuet