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Publié le 20 - 03 - 2023

    Airbus : la CFE-CGC signe l’accord sur le nouveau statut social

    Conclu après 18 mois de négociation chez l’avionneur, l’accord sur l’harmonisation des statuts sociaux apporte des avancées en termes de rémunération, de durée du travail, de congés et de fin de carrière.

    Le dialogue social tourne plutôt à plein régime chez Airbus. Après les signatures, l’an passé, de l’accord santé/prévoyance renforçant la protection sociale des salariés, et d’un accord sur le déploiement de la nouvelle classification, quatre négociations respectives viennent de trouver un débouché favorable le mois dernier concernant le plan épargne groupe (PEG), le plan d'épargne pour la retraite collectif (PERCOL), le plan d'épargne retraite obligatoire (PERO), et le statut social des salariés du groupe aéronautique. Ce dernier accord, dans le cadre du projet « Reload » (Redonner du sens, Équilibrer, être Lisible, Optimiser, gagner en Agilité, Développer les salariés), remet à plat les accords existants au sein du Groupe Airbus en France (environ 48 000 salariés).

    Signé le 10 février par trois des quatre organisations syndicales représentatives dont la CFE-CGC, deuxième syndicat chez l’avionneur, l’accord refond en une dizaine de textes communs les 174 accords en vigueur dans l’entreprise - datant pour certains des années 1970 - et permet d’y inclure de nouvelles thématiques comme la parentalité et la gestion de la fin de carrière. Un énorme chantier qui a mobilisé les équipes CFE-CGC, motivées et soudées tout au long de ce projet d’une ampleur inédite. « Ce texte est le fruit de 18 mois de négociations avec la direction durant lesquels représentants de chaque entité (Airbus SAS, Airbus Operations, Airbus Atlantic, Airbus Helicopters, Airbus Defence & Space, et ATR) ont apporté leur parfaite connaissance des sujets, défendu nos propositions et affirmé nos points bloquants », résume Françoise Viallard, la coordinatrice CFE-CGC.

    DES DISPOSITIONS SUPÉRIEURES À LA NOUVELLE CONVENTION DE BRANCHE MÉTALLURGIE

    Ce nouveau statut social, applicable au 1er janvier 2024, unifie donc les dispositifs pour les salariés du Groupe qui, dans le cadre de mobilités internes, n’auront plus à se poser de questions quant aux modalités relatives aux congés, au temps de travail, etc. « Cet accord constitue par ailleurs une avancée par rapport à quasiment tous les chapitres de la nouvelle convention collective de la métallurgie signée en février 2022 par les partenaires sociaux dont la CFE-CGC », souligne Françoise Viallard. Le texte prévoit ainsi une 6e semaine de congés payés pour tous dès l’embauche, un temps de travail de 214 jours pour les salariés au forfait-jours (contre 218 au niveau de la branche), ou encore une prime annuelle d’ancienneté pour les cadres : 384 euros pour 3 ans minimum d’ancienneté et 2 556 euros pour 20 ans et plus.

    Parmi les autres avancées notables de l’accord, citons :

    • La mise en place de temps partiels de fin de carrière (80 ou 90 %) avec une majoration de salaire de 5 % et la possibilité de cotiser à taux plein pour la retraite.
       
    • L’accompagnement, par un prestataire externe spécialisé, de préparation à la retraite et la possibilité d’utiliser le compte épargne-temps (CET) pour des projets personnels avant la retraite.
       
    • La création d’un mécénat de compétence accessible à partir de 58 ans, avec 8 jours/an au profit d’organismes d’intérêt général dans lesquels intervient Airbus.
       
    • Une semaine supplémentaire de congés de maternité et de paternité, avec maintien de la rémunération.
       
    • Le « forfait absence raisons familiales » de 12 jours/an pour enfant malade, parent malade, proche aidant, accompagnement de fin de vie.
    Des avancées dimensionnantes sur la rémunération et le temps de travail, et de la souplesse pour les convertir »

    « Certaines avancées obtenues sont dimensionnantes en termes de rémunération ou de temps de travail et les salariés pourront convertir de l’argent en temps à travers le CET, analyse Françoise Viallard. Toutes les filiales du Groupe Airbus ne faisant pas partie du périmètre du projet « Reload » - c’est le cas par exemple de Stormshield, Stelia Composites, Airbus Protect - la CFE-CGC va désormais s’attacher à demander que des négociations s'ouvrent à leur niveau pour obtenir des dispositions sociales équivalentes. « Il en va de leur attractivité », conclut Françoise Viallard.

    Mathieu Bahuet