C’est grâce à Presstalis, leader dans son secteur, que les éditeurs de presse peuvent être distribués partout en France dans des conditions équivalentes. Avec ses 1 200 salariés dont environ 300 au siège, l’entreprise récupère les journaux sortis des imprimeries et les achemine jusqu’aux kiosques et marchands de journaux. La CFE-CGC y pèse environ un tiers de la représentativité au siège. Elle a su impulser et mener à bien, en quelques semaines, un accord CSE qui contient quelques pépites, notamment la continuité du rôle des titulaires et des suppléants.
Chez Presstalis, un accord CSE rondement mené
Grâce à un gros travail de formation préalable, la CFE-CGC a pu modeler l’accord sur le comité social et économique au siège de l’entreprise leader de la distribution de la presse en France.
Des équipes CFE-CGC bien formées pour négocier
Le calendrier était serré : entre la fin de l’été et novembre 2018, date des élections internes, il fallait à la fois négocier la mise en place du CSE, le protocole électoral et l’instauration du vote électronique. Une gageure ! Au final, trois réunions ont suffi pour que Stéphane Guéheneuc, le DSC de la CFE-CGC, appose sa signature, le 19 septembre 2018, à l’accord CSE. « Nous avons été à l’origine des négociations en profitant du fait que notre équipe avait été dûment formée par le Centre de formation syndicale de la Confédération et par le cabinet Sextant sur les points essentiels à défendre, explique Bruno Turbé, délégué syndical CFE-CGC au siège social. Alors que la direction et les autres syndicats n’avaient peut-être pas anticipé tous les aspects de la question, nous avons pu arriver avec notre "liste de courses" et en faire la trame des négociations. »
Point essentiel de l’accord : les suppléants assistent de plein droit aux réunions du CSE. Ils ne votent pas (sauf s’ils remplacent un titulaire) mais sont présents s’ils le souhaitent. « C’est une mesure de bon sens, analyse Bruno Turbé. On ne peut pas demander à un suppléant qui ne connaîtrait pas le fonctionnement des instances, qui n’aurait jamais assisté à une réunion de CSE, de remplacer au pied levé un titulaire. En outre, le nombre de mandats successifs étant limité à trois, il est important de préparer la relève. Un bon moyen de mettre le pied à l’étrier à nos futurs représentants, c’est de leur permettre de se rôder comme suppléants. » Les titulaires ont obtenu 28 heures de délégation avec la possibilité de les transférer vers leur suppléant et/ou de les reporter d’un mois sur l’autre.
Depuis décembre dernier, le CSE s’est réuni chaque mois. « Les premières fois, nous avons eu du mal à intégrer les différentes composantes de ce qu’est un CSE, reconnaît Bruno Turbé. Nos discussions se rapprochaient plutôt des séances de comité d’entreprise d’avant. Nous avons tâtonné pour intégrer à l’ordre du jour les ex-questions de délégués du personnel comme celles touchant aux primes, aux véhicules de fonction des commerciaux… Il a fallu trouver un équilibre entre tout cela. »
La mise en place d’une commission santé, sécurité et conditions de travail
Autre avancée obtenue par la CFE-CGC : l’instauration d’une commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) de 5 membres ayant droit à 5 jours de formation par an et disposant chacun de 7 heures supplémentaires de délégation pour les réunions préparatoires. « Cela leur permet de jouer réellement leur rôle et de préparer ces réunions », estime Bruno Turbé. Son message est clair : « Formez-vous, cela fait la différence ! Grâce à la formation des équipes, nous avons pris le leadership sur les négociations et obtenu la présence des suppléants. »