La directive européenne 2023/970 impose aux États membres de l’UE de renforcer l’effectivité du principe d’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes. En France, si le principe « à travail égal, salaire égal » existe depuis 1972, son application reste lacunaire et trop souvent théorique. La transposition de cette directive, attendue avant juin 2026, constitue une occasion historique de corriger les insuffisances et d’apporter des outils opérationnels pour les salariés et leurs représentants.
Cette directive ne doit pas rester un affichage de bonnes intentions mais devenir un levier de justice sociale et d’égalité professionnelle. En renforçant la transparence salariale et les comparaisons objectives entre salariés occupant des postes de valeur équivalente. En définissant clairement et de manière opposable les critères de la valeur travail : compétences, responsabilités, efforts, conditions de travail. En intégrant enfin des dimensions souvent ignorées pour les populations d’encadrement et d’expertise : charge mentale, intensité de travail, disponibilité attendue, contraintes liées aux déplacements, pression temporelle, nuisances (bruit, horaires atypiques, etc.).
La CFE-CGC considère cette transposition comme une opportunité stratégique pour redonner du sens à la notion de contrepartie salariale dans des métiers à haute intensité cognitive. Pour faire émerger une meilleure reconnaissance du travail invisible, notamment la dimension mentale et émotionnelle. Pour influencer le débat public sur la valeur réelle du travail et valoriser à leur juste niveau les externalités négatives de l’emploi tenu qui ont un coût pour le salarié et qui doivent avoir un prix pour l’entreprise. Pour faire tomber les parois et plafonds de verre et lutter contre la dévalorisation des métiers à dominante féminine.